T'as envie de te battre ?

La nuit n'aurait pas pu être plus noire qu'à présent. L'air était lourd. Comme si un orage allait éclater d'un moment à l'autre. J'avais comme un mauvais pressentiment. Et tous le monde sait que quand un vampire à un mauvais pressentiment, il ne vaut mieux pas l'ignorer. Sinon, on ne sait pas ce que l'on risque.

Pourtant j'avais tout de même décidé de faire un tour dehors cette nuit. Il était déjà tard.. Il était juste quatre heures du matin, quand j'avais passé le portail du campus de la maison de la nuit. J'avais fini de donner mes cours pour cette nuit et pour une fois je n'avais pas une soif de sang, qui me brulait la gorge, alors autant profiter de l'extérieur. Mais à peine avais-je mis un pied dehors que mon pressentiment s'était accentué.

Je marchais sur le trottoir d'une rue, éclairée de faible intensité par quelques lampadaires espacés de plusieurs mètres. Mes escarpins frappaient le sol. Je marchais lentement, me concentrant sur le claquement de mes talons martelant le sol avec lenteur. J'enfilais mes mains dans les poches de mon jean slim noir, ma veste en cuir ayant de trop petites poches pour y enfouir mes mains.

Mes pas m'avaient guidé jusqu'à l'ancienne gare. Un lieu ancré dans l'histoire des vampires de la maison de la nuit, depuis.. Un an déjà. Sous les bâtisses de l'ancienne gare, les rouges avaient établit leur territoire, dans les souterrains exactement. Quelques uns nous on rejoint après la mort des représentants de l'Obscurité. Tessa et Kalona, mais d'autres semblaient encore habiter les lieux, refusant d'oublier les forces obscures qui les entoure.

L'air devient encore plus pesant. La nuit qui ne m'effraye pas habituellement, m'inquiète ce soir. J'aurais peut-être mieux fait de rester à la maison cette nuit. Mais pourtant, malgré mon pressentiment, je me sentais obligée de venir. Quelque chose m'attendait ici. C'était sur. Mon instinct m'indiquait que je ferai une rencontre ce soir, et je savais que ce ne serait pas une personne de mon côté. Ce serait quelqu'un qui à l'obscurité en lui.

Je me plaçais, à ce qui ressemblait être, le centre des lieux. Un mouvement dans la nuit, m'indiquait que je n'étais pas seule. Et cette personne n'était pas un humain, sa rapidité était bien trop anormale. Et ses déplacements bien trop gracieux pour être un homme. C'était une femme.

Je gardais mon masque de marbre, un air à la limite de la provocation, je fixais la pénombre en face de moi, sachant que c'est de là que sortirait la vampire. Ou plutôt novice, qui bientôt rejoindrait le rang de vampire.

Je m'apprêtais à faire face. Et même si ce lieu, ne pouvait que lui faire ressentir encore plus de puissance, je ne cillerais pas.

La novice de quatrième année, déserté depuis déjà un sacré moment la maison de la nuit. Du moins, je ne la voyais plus dans les bâtiments. Elle s'était détournée de Nyx et je la considérais comme un cas perdu. Je ne sais pourquoi la haine s'était installée entre nous, mais ce qui était clair c'était que nous nous détestions au plus haut point. Elle était du mauvais côté, moi du bon. Rien ne pouvait faire de nous des amies. Plus maintenant.

- Dit donc, que fais une prêtresse en dehors de sa petite maison dont elle est à la tête? Quelque chose d’intrigant se passerait-il ici?

Je riais, soutenant son regard. Mon mauvais pressentiment était confirmé. C'est bien parce qu'elle était là, que je ressentais ça. Avec elle, tout était possible. Elle n'hésiterait pas une seconde à me sauter dessus pour essayer de me tuer. C'est tout ce qu'elle souhaite. Alors, je fais en sorte que ce soit réciproque. Et personnellement, avoir envie de tuer quelqu'un, ce n'est pas un sentiment nouveau de mon côté. Mon sourire provocateur, toujours aux lèvres, je la regarde consommer sa cigarette.

- Si tu continue comme ça, tu sera morte avant que je ne te tue. Oh oui, c'est vrai, je suis une prêtresse, ce serait déplacé. Oh, mais je suis sûre que les autres n'y verrait pas d’inconvénient, tu es détournée de Nyx, il me semble, non ? Tu te souviens ce que nous avons fait à Tessa ? On pourrait faire pareil avec toi.

Mon sourire s'agrandit, mon regard est plus intense et brille d'une lueur étrange, animé par la haine. Pour accentuer la provocation, je fais un pas vers elle. Je sais que je ne l'intimide pas. Mais elle n'ont plus, ne me fait pas peur. Je ne l'a crains pas. Je crains plutôt ce qu'elle serait capable de faire pour détruire la maison de la nuit. Même si je doute, que ce soit ça qu'elle désire.

- Pourquoi reste-tu là ? Ne me déteste-tu pas ? Rien que me voir, te donne envie de vomir, alors autant partir, tu ne crois pas ? Ou alors, tu as quelque chose à me dire ? Je t'écoute alors.

Je fais un pas supplémentaire vers elle, réduisant un peu plus l'espace qui se trouve entre nous. Je ne suis pas du genre à baisser les bras ou à perdre. Elle a une affinité et j'en suis consciente. Être trempé de la tête aux pieds ne me fait pas peur, elle est surement capable de bien d'autres choses pour me faire morfler. Mais je le suis aussi. Mais autant garder son sang froid, pour maintenir le suspense.

Toutes ses paroles, ses gestes. Tout était fait pour que je craque sous l'effet de la colère. Elle attendait surement que je m'énerve, que je tape la première. Ce que je ne ferais pas. Je ne suis pas conne. Je sais très bien, qu'elle s'emportera avant moi, en ayant plus qu'assez de me voir résister, le sourire aux lèvres. Elle commençait par me tourner autour, t-elle une féline autour de sa proie, avant de se placer face à moi, toujours cet air provocateur sur le visage. Pour positionner son visage, en face du mien. Elle se rapprochait encore. J'avais envie de lui cracher au visage, tel un chat qui crache une boule de poils. Je m'abstenais bien évidemment.

Une fois son petit cinéma fini, je ne prenais même pas le temps de répondre à ces paroles débiles, qui n'avaient que pour but de me faire sortir de mes gonds. Je me mis à lui rire au nez, comme elle l'avait fait précédemment. Ce jeu était amusant. Oui, je prenais ce petit numéro pour un jeu de provocation. Un jeu, auquel il n'y aura aucunes perdantes. Et aucunes gagnantes. Son affinité était bien trop puissante pour que je la mette vraiment en danger de mort, même si de son côté elle aurait du mal aussi. Mes flèches sont imprévisibles et très rapides. Elle n'arriveraient pas à les éviter. Elle serait sans aucuns doutes blessée, peut-être gravement, mais moi de même.

Je décidais de ne pas lui répondre et d'attendre patiemment. Je me mis, moi même. A tourner autour d'elle, telle une féline en attente d'un mouvement de sa pauvre proie.

Mon sourire était des plus sadique et mon visage était la copie crachée de la provocation.

D'abord, elle se contenta de me répondre, toujours de la haine dans les yeux et de l'arrogance dans ses dires.

- Crois-tu seulement qu'il n'y ai que moi qui soit ainsi? Je suis seulement l'extrême de ce que certains vampires pensent quand ils doutent de Nyx. Mais si elle m'a donné une affinité et que je suis comme ça aujourd'hui, c'est bien grâce à elle.

- Je n'ai jamais dis le contraire Naila. Dis-je sur le même ton que le sien. Beaucoup d'entres vous s'égarent de leur chemin initiale. Ils pensent choisir le bon en ouvrant leur âme à l'obscurité, vous pensez tous contrôler, être encore plus fort. Mais vous n'êtes que plus meurtris dans la douleur qui vous a poussé à passer de l'autre côté de la barrière.

Je fais un pas vers elle, alors qu'elle pivote légèrement sur le côté, pour tendre ses paumes vers un arbre. Sans prévenir un jet d'eau sort de ses paumes, pulvérisant le tronc en deux. J'hausse un sourcil et je croise mes bras sur ma poitrine. Je ne cache pas mon étonnement face à cette nouvelle puissance dont elle fait preuve.

- Je suis surprise que tu en arrive là. Tu es vraiment douée. Nyx t'a donné un magnifique don, je doute qu'elle pensait que tu t'en servirais ainsi un jour. je pense même qu'elle doit être déçue. Mais tu va me dire qu'elle n'est pas là pour te le dire, qu'elle doit rien en avoir à faire de toi. Mais je te soutiens le contraire. Je pense surtout qu'elle te laisse le choix de ce que tu veux devenir, elle t'accorde sa confiance. Je soutenais son regard avant de faire quelques pas en direction d'un wagonnet plius loin. Mais tu en a rien à faire de ce que je dis, pas vrai ?

Je me tourne dans sa direction, je suis assez loin d'elle mais notre ouïe de vampire, nous permet de nous entendre. Un sourire se dessine sur mes lèvres.

- Je m'en doutais.

Je regarde le wagonnet, quelque chose ou quelqu'un à dut l'enfoncer avec force, sa ferraille est enfoncé et laisse entrevoir une forme. Surement le dos de quelqu'un. Oui sûrement ça, vu le passé de ce lieu. Je continue mon inspection, puis je me tourne face à Naila. Sans pour autant m'approcher d'elle.

- Tu n'es toujours pas partie ? Tu veux quoi ?

Je tends une paume vers un bout du tronc couché par terre, un sifflement fend l'air et une flèche se loge dans le bois de celui-ci. Je souris, je lance comme un regard de défit à la future vampire.

- On dirait bien, que Nyx m'a fait un beau cadeau à moi aussi..

Je le savais, rien ne pouvais lui faire changer d'avis sur Nyx, sauf peut-être Nyx elle même, quoi que j'en doute encore. Dire qu'autrefois, je m'entendais bien avec elle, c'était avant tout une amie d'Arizona, avec qui je m'étais liée d'amitié par la suite. Mais maintenant que nous avons dons, quelques années en plus, force et vitesse qui croient, nous ne sommes plus du tout les mêmes. A qui la faute ? Elle à décider de choisir l'autre chemin, plutôt que celui que j'ai choisi. Peu importe maintenant.

- C'est sur qu'il valait mieux qu'elle te donne un nouveau jeu pour éviter de pomper du sang à tout le monde en ville et exciter les hommes à se lever contre nous.

Je serrais les poings à m'en enfoncer les ongles dans la peau. Mon regard n'était désormais qu'animer par la haine et semblait plus sombre que précédemment. Néanmoins mon sourire en coin ne se dissipait pas, alors qu'elle semblait jouer de son affinité pour influencer la météo.

- Oh mais à ce que je vois tu es bien renseigné. Alors tu dois très bien savoir, ce qu'il s'est passé avec Alan. Dis-je dans un sourire.

Elle voulait jouer, on aller jouer. Mais pas au chat et à la souris, non cette fois c'est plutôt deux félines qui s'affrontent. Avec la vitesse dont j'étais dotée, j'arrivais en moins d'une seconde face à elle, penchée de façon à ce que mon visage soit proche du sien. Parler d'Alan n'était qu'un prétexte pour la faire sortir de ses gongs. Elle ne devait pas ignorer ce qu'il s'était passé entre lui et moi, je n'en étais pas fière, mais désormais il était mon meilleur ami. J'avais apprit qu'il trainait avec elle, je ne connais pas plus leur relation mais quelque chose me dit que ce n'est pas rien.

- Et Arizona ? Tu l'as laissé tomber elle aussi ? Elle était comme toi avant, peut-être moins pire, je dois l'avouer, mais elle, elle est venue demander de l'aide. Elle a perdu tous ses amis, Ezraël y compris. Toi, ou tu en es ? Quels sont tes amis ? Tu es seule Naila. C'est ce que tu souhaite ? Tu as bien de la chance qu'un homme comme Alan s'intéresse encore à toi, crois moi.

Autant jouer avec ses faiblesses et son talon d'Achille. C'est ce qu'elle cherche à faire avec moi, autant faire pareil. Je me redressais, un sourire s'étirant de plus bel sur mes lèvres.

- N'est ce pas parce que tu te sentais seule, sans amour, que tu as fait une tentative de suicide il y a quelques temps de cela ? Dis-je en passant mon index sur sa gorge, là, où longtemps elle avait gardé la cicatrice de la corde avec laquelle, elle s'était pendue.

Mon but était d'être méchante, blessante, froide. Sa aurait été quelqu'un d'autre, jamais je n'aurais osé prononcer de tels dires, mais autant dire que là, elle le cherchait.

Mes remarques ne semblent pas l'atteindre. En plus de sa force physique elle semble avoir gagnée en force mentale. Alors nous sommes à égalité. Peut-être que les sujets qu'elle évoque pour tenter de me faire craquer sont des sujets sensibles, mais je sais être forte moi aussi. Ce n'est pas un problème. Elle veut tenir tête, alors je tiendrais bon.

Elle dégageait mon index de sa gorge d'un mouvement rapide et brutal de la main. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Pourtant elle ne sembla pas se démonter pour autant. Elle répondit d'un ton neutre, mais encore une fois, le message était claire, elle voulait me faire croire que je ne savais rien, que je n'étais bonne à rien, enfin bref, qu'elle ne m’appréciait pas du tout, quoi !

Puis, elle reprit son ton d'arrogance et de provocation de tout à l'heure. Avec un sourire charmant, qui dévoilait toutes ses dents. Elle avait le don de m'agacer. Mais je lui répondit par un sourire tout aussi charmant que le sien. Quelle ironie !

- Et une petite précision pour ma tentative de suicide, c'est en aimant trop que c'est arrivé. Alors franchement Démona essaye d'envoyer des pics un peu mieux que ça. Tu descends bien bas je trouve mais bon.

Je devinais qu'elle voulait rire, mais elle semblait garder ce rire pour plus tard. Je ne pus retenir mon rire, je me mis même à applaudir.

- Décidément, on ne s’ennuie pas avec toi ! Tu plaisante, en aimant trop ? Et lui ne t'aimait pas assez, tu as faillit mourir d'amour.. Que c'est tragique. Qui étais-ce déjà ? Ah mais oui, bien sur, suis-je bête à ce point ? Kayson ! Tu as toujours crut qu'il était l'homme de ta vie, qu'il était ton grand amour. Tu l'as beaucoup aimé, mais il a joué avec toi. Il ne t'aimait pas lui, ce qui t'as conduit à ce geste. Une corde, un tabouret.. As-tu remercier Cyrius, de t'avoir trouvée ? Sans elle tu serais morte à l'heure qu'il est. Regrette-tu d'être encore vivante ?

Allez Naila, montre moi de quoi tu es capable, je n'attends que ça. Vas-y ! Défoule toi ! Je sais que tu en meurs d'envie ! Mon sourire n'est que plus radieux et provoquant.

- Parce que tu sais.; Nous pouvons toujours y remédier..

Je lui fis un clin d'oeil, hilare.

- Là je crois que c'est à moi d'applaudir. Je t'avoue que pour Cyrius, je ne savais pas, jusqu'à aujourd'hui, qui m'avait ramené de l'infirmerie. Et franchement de vivre ou d'être morte m'importe peu aujourd'hui. J'essaye juste de me trouver quelques occupations à présent.

Elle se remit à rire, une nouvelle fois. Je lui répondit du tac au tac.

- Eh bah, tu ira la remercier, sans elle tu ne serais plus là. Vivre ou mourir peu importe ? Vraiment ?

J'haussais un sourcil, croisant les bras sur ma poitrine. Vas-y Naila, ajoute ce que tu as à dire, je sens que sa te démange la langue.

- Mais je crois Démona que, question amour nous avons beaucoup de choses en commun, toi et monsieur Blacksnow, ça ne s'est pas très bien terminé non plus de ce que j'ai entendu dire. Enfin ainsi va la vie, j'ai essayé de me suicider, toi, tu as sûrement pleuré dans ton coin. Dans tout les cas je pense que c'est une bonne expérience, sa renforce l'esprit et forge le mental.

Elle cherche les sujets sensibles. Un sourire se dessine sur mes lèvres, alors que je resserre mes doigts sur mes bras, que j'ai croisé. Elle veut vraiment que je m'énerve à ce que je vois. C'est amusant. Mais me faire penser à Carth, n'est pas vraiment la meilleure solution. Du moins, sa m’énerve mais je ne vais pas me défouler sur elle et puis, c'est du passé n'est ce pas ? Je l'observe avancer dans ma direction. Jouant avec la pluie qui tombe. Je serrais bientôt trempée jusqu'aux os si sa continue.

- Et puis pour ce qui est de remédier à ma vie, c'est quand tu veux. Depuis le temps que j'attends un jour, une semaine ou un mois de plus ça reviendra au même.

Je lève les yeux vers le ciel. La pluie tombe telle un rideau, les gouttes d'eaux rebondissent sur le sol. L'eau ruisselle sur le visage de la jeune femme, comme sur le mien. Un sourire vient fendre mon masque de marbre. Je sais comment la blesser ou bien même l’énerver.

- Oui, nous avons des points communs niveau amour, je suis d'accord. Tu as de nouveau trouver l'amour, avec Alan. Mais moi aussi ma belle.. Et oui désolée pour toi ma chère, mais il semblerait que ton cher Kayson, m'aime. Il m'aime au point de m'avoir prêter serment. C'est dingue ce que la vie nous réserve. Pas vrai ?

J'aborde un sourire triomphant sur les lèvres. Je sais que ce pic est encore pire que les autres, comme pour me répondre, le tonnerre tonne. Je jette un coup d’œil vers le ciel pour de nouveau river mes yeux dans les siens.

- Il semblerait que la colère ou bien l'impatience monte, cette mini tempête en est la preuve, n'est ce pas Naila ? Allez dis moi.. Qu'attends tu de moi ? Dis-je d'une voix forte, pour couvrir le son du tonnerre qui gronde.

Mutuellement, nous nous mettons à tourner l'une autour de l'autre, ne se quittant jamais des yeux, comme des félines prêtes à sortir les griffes. Mes cheveux dégoulinent d'eau dans mon dos, mais ce n'est pas ça qui va me faire rentrer à la maison. Oh que non.

- Tu te fais désirer Naila.. Alors, qu'est ce que tu veux ? Tu veux te battre ?

Mes yeux ambres, semblent lancé des éclairs, comme pour la provoquer. Ils brillent d'une lueur étrange.

- C'est bon arrêtons de jouer et passons aux choses sérieuses, prêtresse! Dit-elle.

Un sourire triomphant se dessine sur mes lèvres. Enfin Naila ! Enfin. Allez, montre moi ce dont tu es capable ma chère. Je n'attends que ça. Prouve moi que tu es forte, prouve moi ta puissance. Crois moi, des vampires j'en ai affronté dans ma vie, j'ai même réussis à tuer un ange noir, alors tu sais, ce n'est pas tes misérables gouttes d'eau qui vont m'impressionner, il va falloir faire mieux que ça.

Comme pour répondre à mes pensées, je sens l'eau m'encercler. Des particules d'eau m'entourent, comme pour m'emprisonner. Pas mal.. Mais sa ne m'empêchera pas de me servir de mon propre don. Gare à toi Naila, ce n'est pas une pluie ordinaire qui va te tomber dessus mais bien une pluie de flèches.

Je jette la tête en arrière, profitant de l'eau m'arrosant le visage, je clos les paupières et joins mes deux mains au dessus de moi. Je n'ai qu'à me concentrer, pour déclencher dans l'air, des multitudes de sifflements, qui viennent de partout. Notamment du ciel. Je redresse la tête, souriant à Naila, qui ne se trouve qu'a quelques mètre de moi. Des flèches s'écrasent contre le sol, brisant les barreaux d'eau, précédemment formés par la jeune femme.

Je me libère de ma prison improvisée et fait un pas dans sa direction, le sourire toujours aussi provocant. Je tends une paume vers elle, un sifflement retentit. Une flèche se matérialise dans l'air sans prévenir. Elle est rapide, très rapide. Ma flèche atteint sa cible. Sa paume de main.

- Oups, désolée. C'est douloureux ? Dis-je en éclatant de rire.

Un rictus s'était formé au coin de mes lèvres rouge comme le sang. Je n'attendais qu'une chose, qu'elle me prouve de quoi elle était capable. Elle arriverait sans aucuns doute à me tremper, mais arriverait-elle à me tuer ? J'ai bien peur que non. Alors être blessé par de l'eau, c'est du jamais vu, mais est-ce possible ? Peut-être..

Je fus interrompue dans mes sombres pensées lorsqu'elle parla d'une voix forte, accompagnant et terminant sa phrase, en faisant un geste dans ma direction. Plusieurs particules d'eau s'étaient rassemblées autour d'elle, ce spectacle était magnifique mais assez effrayant pour être sincère. Je ressentais la force qui émanait d'elle, son aura voletait autour d'elle, comme les vagues ondulaient sur la mer.

En parlant de vague.. Une immense vague se dressait face à moi, le sol n'était plus qu'une immense flaque d'eau et elle se servait de la pluie pour former la vague. Aussi grande était-elle que je ne voyais plus la jeune femme. Un peu paniqué tout de même à la vu de cette grande vague d'eau, je reculais de quelques pas, je joignais mes mains face à moi, pour les tendre, paume vers la vague.

Le bois et l'eau c'est pas vraiment copain, mais avec de la vitesse et une lame tranchante au bout, le bois peu devenir, serte mouillé, mais aussi se révéler être une arme.. Fatale ? Je dus faire appelle à tous mes sens pour localiser Naila derrière la vague, qui approchait de plus en plus rapidement. Je ne fermais pas les yeux, je les plissais pour me concentrer. De multiples sifflements retentir partout autour de moi. Et c'est une nuée de flèche qui foncèrent en tournoyant, droit sur le mur d'eau.

Certaines s'écrasèrent quelques mètres plus loin, après avoir franchis la vague. Je redoublais de force. La vague arrivait. Une nouvelle rafale de flèches acérées franchir l'eau, cette fois certaines allèrent jusqu'à leur cible. Je ne pu voir où j'avais atteins Naila, mais l'odeur du sang m'indiquait que je l'avais touché de quelques flèches. Lui faisant perdre quelque peu le contrôle, la vague diminua de grandeur mais pas de vitesse.

La vague m'atteignit et me plaqua au sol avec violence, l'eau parvint à rentrer par mon nez et ma bouche, l'eau était salée, comme celle de la mer. Je me mis à tousser, recrachant l'eau qui était arrivée dans mes bronches. J'étais dans la posture d'un fœtus, recroquevillée sur moi même. Je me dépliais peu à peu, pour me mettre à quatre pattes, amenant une main devant ma bouche, pour tousser. Je me redressais, marmonnant des jurons entre mes dents, je crachais une nouvelle fois de l'eau par terre.

Je braquais mes yeux sur Naila. Je lui avait touché les épaules et les bras, notamment. Elle était parvenu à éviter certaines flèches tout de même.

- Quoi ?! C'est tout ? Essaye de me noyer le prochain coup. Dis-je en lui faisant un clin d'œil et un sourire ironique.

Elle en serait capable en plus, me dis-je intérieurement. La pluie redoublait d'intensité. J'attrapais ma longue chevelure brune et trempée, pour l'attacher en queue de cheval. D'un mouvement rapide, je me retrouvais en face de Miss Phoenix. Je l'attrapais par la gorge pour la jeter avec force, contre un wagonnet plus loin. Son dos frappa la carcasse dans un bruit sourd. Toujours aussi rapidement, je me retrouvais face à elle. Je tirais avec force la flèche qui était restée logé dans son bras, faisant giclé du sang, au sol et sur mes mains. Mes yeux se mirent à noircir.

- Alors Phoenix, qu'est-ce que tu attends ? Dis-je, en lui enfonçant la lame de la flèche au dessus de ses seins.

- Ma belle, ne retient donc pas tes cris, c'est tellement plaisant d'entendre sa victime agoniser. Susurrais-je à ton oreille, tandis que j'enfonçais encore plus loin la flèche dans son corps.

La demoiselle, ne veut donc pas exprimer sa douleur ? Serait-elle encore plus forte et sans sentiments, ni émotions ? Il semblerait, oui. Très bien Phoenix. On va la jouer comme ça. Mon regard devint encore plus noir, mes canines pointent dangereusement sous ma lèvre supérieure, la colère, la rage, la haine, sont les émotions sur lesquelles je me concentre. "Il est temps d'oublier le reste de tes émotions Démona." Semble me murmurer une voix en moi. Plus aucune autre émotions ne m'habitent mise à part cette haine et cette rage.

Je n'ai pas le temps de riposter à sa remarque, qui insulte la Déesse une nouvelle fois, qu'elle me bouscule violemment. Ni une, ni deux, elle extirpe la flèche d'au dessus sa poitrine et positionne sa main dans ma direction. La pluie semble tomber moins vite, moins fort et moins froide durant un quart de seconde, puis un énorme jet d'eau me frappe la poitrine, me propulsant de manière très violente contre un arbre. Mon dos frappe dans un bruit sourd, le tronc de l'arbre, éclairé d'un lampadaire qui grésille. Durant quelques secondes, j'ai le souffle coupé, j'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer. Puis j'arrive à reprendre une grande inspiration, je me redresse, déjà prête à faire de nouveau face. Mais alors que je ne m'y attendais pas, la jeune femme m'attaque une nouvelle fois. Elle magne l'eau, comme elle magnerait une arme. Cette fois, ce sont comme des mains formées d'eau qui m'agrippent la gorge. Précisément, les particules d'eau forment comme une corde autour de mon cou et je comprends.

Elle ressert sa main, l'eau se ressert autour de ma gorge. De plus en plus fort, je vois son visage s'illuminer de fierté ou bien de sadisme plus tôt ? Oui, c'est ça. J'ai l'impression que l'on m'étrangle. Elle approche, s'arrachant une flèche du bras, pour la pointer sur mon ventre. Je ne peux pas me défendre, je suis bien trop concentrée pour ne pas paniquer sur mon manque d'oxygène. La flèche tranche ma chair, dans un bruit de déchirement de tissu. Elle l'enfonce loin et touille mes tripes et mes boyaux ainsi, me regardant droit dans les yeux, le regard noir. La douleur, ne fait pas partit des émotions sur lesquelles je me concentre, mais je la sens venir, j'aimerais exprimer cette douleur, cette rage en hurlant tous l'air qui se trouve dans mes poumons, malheureusement l'oxygène commence à manquer. Je sens ma tête tourner, ma vue se brouille.

"Non, Kayson, n'entre pas dans ma tête, sors-en ! Je ne veux pas de ton aide, je m'en sortirais." Me dis-je intérieurement. Je ferme les paupières, laissant mes muscles se détendre, ne montrant plus aucuns gestes de défense. Je bloque mes ressentis, pour que Kayson ne ressente rien. En plus d'un lien de sang, c'est un serment qui nous unis, plus le lien de l'amour. Nous sommes plus que liés. Nous sommes des âmes sœurs. L'un ressent se que l'autre ressent. Mais j'ai trouver le moyen de détourner cette règle de la nature, quand je le veux et surtout quand j'y parviens.

J'ouvre la bouche pour essayer d'absorber de l'oxygène. Je m'étouffe. Je tente de réfléchir les yeux clos. Il faut que je me serve de l'eau à mon avantage et non au sien. Plus j'empêcherais la pluie de tomber, moins la force sera grande. Je dois détruire les particules d'eau. Je peux le faire. Je dois me concentrer, faire naître un tourbillon de flèches, sifflantes coupant le vent, tranchantes et assez intelligentes pour détruire l'eau. Des choses bien improbables sont possible dans notre monde, alors pourquoi pas ça ? Des petites gouttes d'eau, en grande quantité certes, ce n'est pas une vague. Essayons, de toute façon je crois bien ne pas avoir le choix.

La tête me tourne, mais je mobilise toute mes forces pour mettre mon plan à exécution. Au bout de quelques secondes de concentration et de douleur silencieuse et de manque d'oxygène, les sifflements si familier se font entendre. Les flèches tombent droite du ciel, elles se plantent dans le béton pour certaines, d'autres se brisent. Mais toutes ou presque toutes, font exploser des gouttes d'eau au passage.

Je sens l'emprise autour de mon cou, diminué peu à peu. Doucement mais surement. Elle redouble cependant d'effort. La flèche tournoyant dans mon abdomen, de plus en plus vite. Je visualise ma cible, tandis que l'oxygène parvient à mes poumons. J'ouvre les paupières au moment où une flèche transperce le dos de Naila. J'agrippe la main avec laquelle, elle exerce cette force sur ma gorge et je lui devis sa trajectoire vers l'arbre derrière moi. Je me laisse tomber, les fesses contre le sol trempé. Amenant une main à ma gorge et rompant la douleur qu'elle m'infligeait dans le ventre grâce à l'une de mes flèches.

Je suffoque quelques instants. Je reprends ma respiration. Tandis que mes flèches transpercent le dos et l'abdomen de Naila. Redoublant de force et de puissance, depuis qu'elle m'a lâchée la gorge. Je bascule la tête en arrière, voyant des étoiles devant mes yeux. Je suis étourdis. Malgré tout, elle s'approche. Je lui fauche les jambes de mon pied, elle tombe face contre terre, et je l'agrippe par la nuque, me penchant sur elle, les crocs en dehors, au dessus de sa carotide. Je suis à bout de force. Une goutte de sang, même d'elle, ne me ferait que du bien.

Ma main se porte à mon abdomen. Trop de sang. Sa ne me plait pas ça. J'approche les canines de sa gorge, tandis que je la maintiens au sol, du mieux que je peux. J'arrache une flèche de son dos et la pointe sur la chair, là ou se trouve, en dessous, le haut de la colonne vertébrale. J'appuie dessus, la faisant saigner.

Ma respiration est saccadée, et je crache du sang. Eclaboussant le visage de la brune au passage.